Dieu, les anges et les autres

J'aimerais partager avec vous mes opinions, mes coups de gueule sur l'actualité, le temps, le travail, sur tout et sur n'importe quoi. Bonne lecture à tous et toutes.

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Lieu : Charleroi, Belgium

26 novembre 2006

Quelques livres




Je viens de terminer la lecture de quelques ouvrages. Tous ne sont pas du même acabit.

Ainsi, l’un des derniers romans de Didier Van Cauwelaert, L’évangile de Jimmy, s’il se distingue par l’idée de départ (les Américains ont cloné le Christ au départ du sang du suaire de Turin), le développement de l’intrigue et surtout la situation finale ne sont pas à la hauteur d’Un aller simple. Les mêmes thèmes reviennent d’un roman à l’autre: la mort, le double, recommencer sa vie, saisir sa chance etc. Il n’en reste pas moins que le style est toujours aussi vivace, l’humour fait mouche et le suspense est quand même maintenu jusqu’à la fin: mais que va donc devenir ce Christ cloné?

Dans un tout autre style, je vous conseille L’homme biblique d’André Wénin. L’auteur, professeur à la Faculté de Théologie de l’Université Catholique de Louvain, y explique divers épisodes de l’Ancien Testament (le péché originel, Caïn et Abel, les 10 commandements etc) d’une façon toute différente du discours habituel, à savoir que Dieu punit les pécheurs. Au contraire, André Wénin donne un éclairage particulier à ces textes: la miséricorde et l’amour de Dieu. Ça y est, v’là Élie qui fait dans la catho maintenant! (tiens, ça me fait penser que ce livre parle aussi du prophète Élie, et il avait un caractère de cochon, c’est tout moi ça!!!) Il ne faut pas être nécessairement croyant pour lire cet ouvrage avec intérêt, car ce sont des épisodes constitutifs de notre culture occidentale, et il peut être bon de les relire avec un regard nouveau et nuancé.

Dans votre liste de cadeaux, je ne peux que vous conseiller la découverte d’Andrea Camilleri, un auteur sicilien plein de verve et d’humour irrésistible, surtout quand il dépeint les défauts et les charmes de sa Sicile natale, par l’intermédiaire de son personnage fétiche, le commissaire de police Salvo Montalbano. Ah oui, j’oubliais, Camilleri a quand même passé les 80 printemps!!! Ce Montalbano est un peu un Maigret insulaire, officiant dans une ville totalement inventée, Vigata, avec un sens de la déduction à toute épreuve. Rien ne l’énerve plus que les injustices subies par les plus faibles: alors, rien ne l’arrêtera pour châtier le coupable (il le châtiera parfois lui-même s’il se rend compte que la justice est impuissante…). J’aime beaucoup ce personnage atypique et politiquement incorrect au caractère assez… comment dire… au caractère de cochon (tiens, encore un, je les collectionne on dirait!).

Oscar du meilleur acteur?

Voici une dépêche de l’agence Belga:
«L’ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a été victime d'un malaise dimanche durant un discours en Toscane, dans le centre de l’Italie. Selon la chaîne d'information en continu Sky TG24, M. Berlusconi, 70 ans, qui a été évacué, se sentirait mieux. Les images de cette télévision montrent M. Berlusconi en train de fermer les yeux et de s’affaisser lentement, alors qu’il est à la tribune, devant le micro, en train de parler. Plusieurs membres de son entourage et ses gardes du corps sont intervenus pour le porter en dehors de la salle de Montecatini, non loin de Florence, où il tenait une réunion politique».
Pour la VO, voir le site de La Repubblica. Voilà la vidéo.
Alors, moi, je me dis qu’il est un excellent acteur, le Silvio. Ou alors ce sont les soucis qu’il a en ce moment: des journalistes bien informés le soupçonnent d’avoir falsifié les votes blancs aux élections législatives d’avril dernier… Ou bien est-il conscient qu’il ne pourra plus faire voter des lois en sa faveur pour le sauver des procès?Ah là là, quel cinéma (italien)…

19 novembre 2006

La critique est aisée

Hier soir, je suis allé à l’opéra. J’ai assisté à la représentation de l’Aïda de Verdi.

L’intrigue est assez basique : Aïda, jeune esclave éthiopienne, aime Radamès, un général égyptien, qui l’aime en retour. Mais Radamès doit aller combattre le roi éthiopien, Amonasro, qui vient d’envahir l’Égypte. Ce dernier est fait prisonnier. Lors du retour triomphal de Radamès, Aïda le reconnaît, car il n’est autre que son père. Mais il cache sa véritable identité. Radamès parvient à obtenir du Pharaon que les prisonniers soient relâchés, mais le Grand Prêtre exige qu’Aïda et son père restent comme otages à Thèbes. Par ailleurs, le Pharaon donne à Radamès la main de sa fille Amnéris, elle-même extrêmement jalouse de l’amour qui unit Radamès et Aïda. La nuit précédant le mariage, Amonasro réussit à convaincre sa fille de se faire dire par Radamès où l’armée égyptienne attend les Éthiopiens qui reviennent à l’assaut de Thèbes. Amnéris les surprend et fait livrer Radamès aux prêtres, qui le condamnent à périr emmuré vivant dans sa tombe. Amnéris regrette alors son accès de colère et de jalousie, mais il est trop tard: la sentence est exécutée et Aïda rejoint son amant dans la tombe.

Que dire de cet opéra? Rien que pour La Marche Triomphale de l’acte 3, l’Aïda est à classer parmi les plus belles compositions lyriques de tous les temps. Cet air avait même été pressenti à un certain moment pour devenir l’hymne national italien, en remplacement de celui que l’on a si souvent entendu cet été.

Par ailleurs, les voix d’Aïda et d’Amnéris étaient exceptionnelles, mélodieuses à souhait. Pour une fois que des cantatrices n’essayaient pas de briser les lustres en cristal… La voix du baryton (ou basse?) Amonasro était elle aussi magnifique, puissante, bref au niveau de la partition de Verdi. Le ténor Radamès avait cependant, me semble-t-il, un peu plus de mal à se faire entendre.

Souvent, les chanteurs d’opéra ne sont pas de grands acteurs. Dans ce cas-ci, cela me semble justifié de dire qu’ils se limitaient à (bien) chanter, mais ils ne jouaient pas, ils étaient même un peu trop statiques.

Ils n’étaient pas aidés non plus par la mise en scène. Je ne prétends pas être un professionnel de la mise en scène, juste un amateur et pratiquant (surtout dans le milieu scolaire). Cela me permet donc de dire que les choix du metteur en scène ne sont pas toujours avérés judicieux. Ainsi, le «ballet» des escrimeuses, ou l’introduction de ces deux chaises surdimensionnées au moment de la marche triomphale: c’était d’un ridicule… et ça a gâché le moment magique que constitue ce morceau orchestral.

J’avais envie d’intituler ce texte «Des perles aux pourceaux», car le public de Charleroi n’a pas été le plus correct qui soit (et pas seulement de la part des plus jeunes!!!). Mais j’ai préféré le titre ci-dessus, pour donner raison à Cédric. Je le cite: «N’oublions pas que si la critique est aisée, l’art, lui, est difficile. Aussi, toutes les prestations d’artistes donnant le meilleur d'eux mêmes méritent le respect, quelle que soit la hauteur qu’atteindra leur performance ».

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Rédacteur Agoravox