Au secours! Profs en danger!
Après le renvoi (justifié d’ailleurs) d’un élève de 16 ans pour trafic de cannabis au sein du collège Cousot à Dinant, ce même élève s’est présenté lundi matin et a poignardé à plusieurs reprises le directeur avec un couteau de cuisine. Voir l’article de
Le plus beau métier du monde est en danger. Cela fait des années que les enseignants, toutes filières et tous réseaux confondus, réclament plus d’attention de la part de leurs multiples ministres de tutelle. Je ne parle pas d’augmentation de salaire, mais d’une reconsidération de notre métier, le plus beau métier du monde j’en suis convaincu. La reconsidération de la profession passe par une diminution des attaques dans la presse de la part de ces mêmes ministres, par une augmentation de l’encadrement dans les écoles et par l’affirmation (suivie de mesures concrètes) que l’élève est à l’école pour apprendre et travailler, que l’effort est la condition sine qua non de la réussite, que le respect de l’autre (adulte et jeune) est une valeur fondamentale, de même que l’écoute mutuelle et la tolérance.
Par ailleurs, le rôle des parents doit être actif dans un partenariat constant avec les enseignants, et ne pas se limiter à déposer des recours en juin quand ils ne sont pas d’accord avec les décisions du conseil de classe («C’est promis, mon fils/ma fille va travailler pendant les vacances»). En effet, il n’incombe pas aux enseignants et éducateurs de faire l’éducation individuelle de chaque tête blonde ou rousse ou brune, mais bien de leur enseigner des matières, des compétences, de leur apprendre à réfléchir par eux-mêmes (ah pardon, non, ça non, ce n’est pas dans les programmes: maintenant, nous devons les rendre compétents, mais compétents en quoi? mystère…), et de leur apprendre les règles de vie en société.
Le plus beau métier du monde est en danger. Cette agression, bien que due au caractère emporté et délinquant d’un seul adolescent, résulte néanmoins du fait que nous sommes bien seuls face à nos élèves, à leurs parents et à toutes les difficultés de chacun et chacune.
Libellés : Arena, enseignement, violence
posted by Aelius Philologus | 18:13
2 Comments:
J'espère sincèrement qu'un jour un ministre de l'enseignement prendra à bras le corps ce problème d'insécurité et avancera des solutions viables et réalistes, afin que, tant pour les élèves que pour les enseignants, l'école redevienne un espace dévolu au savoir et surtout à l'apprentissage de la vie en société.
Je suis enseignant et j'ai la chance de n'avoir jamais connu de violence physique ou verbale à mon égard. Mais cela ne veut pas dire que tout est parfait. Mes collègues et moi subissons de plus en plus les contestations des parents au niveau des sanctions prises en discipline. Il arrive régulièrement qu'une punition ne soit pas faite par un enfant car ses parents souhaitent d'abord nous rencontrer pour savoir si elle est justifiée... Lorsque l'enseignant ne leur donne pas raison, les parents vont de plus en plus voir directement le chef d'école et le pouvoir organisateur, voire parfois écrivent à Marie Arena. Retour ensuite dans votre classe où l'élève triomphant vous nargue d'un grand sourire car il n'a pas dû faire sa punition et est soutenu par ses parents... Et c'est ainsi que petit à petit, les enseignants perdent le respect qu'ils avaient autrefois. Sans parler des nombreuses allusions sur nos congés nous faisant passer pour des profiteurs, mais je propose à chaque fois à ces personnes de venir donner cours une journée dans ma classe. Personne n'a encore accepté!!!
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