Dieu, les anges et les autres

J'aimerais partager avec vous mes opinions, mes coups de gueule sur l'actualité, le temps, le travail, sur tout et sur n'importe quoi. Bonne lecture à tous et toutes.

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Lieu : Charleroi, Belgium

08 octobre 2006

L'Ecole est toujours morte...

Stéphane, le dernier des Mohicans, a écrit ceci comme commentaire à mon texte précédent (L'Ecole est morte). Je le publie en entier pour une plus grande visibilité. Merci à lui pour sa réflexion:

Tout à fait d’accord, le bénévolat tue l’Ecole. Dans toutes les écoles où j’ai enseigné, ce constat s’applique : toujours les mêmes pigeons qui se tapent la besogne. Si je me permets de l’affirmer avec tant de véhémence, c’est que j’en fais aussi partie.
Beaucoup de personnes se bornent à voir dans l’enseignement, des gens qui profitent d’une demi année de congé et qui travaillent 20 ou 22 heures par semaine. Merci Madame Onkelinckx d’avoir imprimé cette idiotie dans l’esprit des gens.
En tant que remplaçant, souvent méprisé par certains collègues se croyant supérieurs car je suis la plus part du temps engagé sous article 20, j’ai déjà atteint des semaines de plus de 60 heures de travail. Dans une école, j’ai participé à la réalisation d’une pièce de théâtre, ce qui veut dire encadrer les élèves le mercredi après-midi, en semaine après les heures de cours. Avec 2 autres collègues pigeons, nous avons passé une journée de vacances à réaliser le décor. Tout cela bénévolement avec bien souvent pas mal de coups tordus de la part de certains collègues. Mais ces mêmes personnes sont les premières à tirer profit des bénéfices de ces actions (achat de nouveau matériel, embellissement du cadre de travail, amélioration de la réputation de l’école…).
Lors des fêtes scolaires, le même principe se reproduit. Les pigeons travaillent, les profiteurs encadrent la direction et ne daignent même pas jeter un regard envers leurs collègues. La direction se transformant en parodie de royauté entourée d’une cour de courtisans à la recherche d’un bel horaire ou autre.
Reste au professeur pigeon de continuer sa tâche ingrate, et surtout de n’attendre aucun merci de la direction. Chose à laquelle j’ai déjà assisté à plusieurs reprises. Des professeurs consacrant une grande part de leur énergie dans une activité porteuse qui ne sont pas cités dans les bulletins d’information ou dans les discours de fin d’année des directions. Mais les courtisans qui remuent beaucoup d’air, eux, entourent la direction et s’affichent comme les pseudo-moteurs de leur établissement.
Mais le professeur pigeon obtient une satisfaction personnelle d’avoir réalisé son devoir et bien souvent la reconnaissance des élèves qui ont participé. Parmi ces professeurs pigeons on ne retrouve jamais le pseudo-pédagogue… étrange. Pourtant, un élève qui était ingérable en classe est devenu un de mes amis grâce au théâtre où on a appris à se connaître et à se découvrir mutuellement. Quand je croise des élèves pour qui j’ai consacré du temps, même 3 ans après, la reconnaissance est toujours présente. A côté de cette reconnaissance, la réputation de l’école s’accroît auprès du monde extérieur. Donc tout le monde y gagne.
Ma première conclusion s’adresse aux directeurs d’établissement qui doivent arrêter d’être aveuglés par les beaux parleurs qui ne font strictement rien pour leur école, et qu'ils soutiennent les gens qui développent des projets de vie porteurs pour la communauté.
La deuxième s’adresse aux dirigeants: le professeur n’est pas un citron. Quand vous aurez fini de le presser, ce n’est pas le prof que vous jetterez mais l’Ecole dans son ensemble.

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Rédacteur Agoravox